Présentation
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Chocolat, esclave cubain, est devenu un Auguste célèbre de la Belle Époque aux côtés de son partenaire le clown blanc Foottit. Il est le personnage principal de la fable. Sa vie, tant professionnelle que privée, est pleine de rebondissements et de coups de théâtre. Il subit, malgré ses qualités d’artiste et son succès, les avanies de sa condition de Noir et finit sa vie dans la misère. Le spectacle lui donne la parole, fait revivre les épisodes marquants de sa carrière et de sa vie et réinterprète les numéros présentés par Foottit et Chocolat au Nouveau Cirque. Il fait la part belle aux événements et aux mentalités de cette période à travers des textes tirés de la presse ou des débats parlementaires, mais aussi des chansons ou des poèmes, ou encore des archives sonores et visuelles.
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Distribution
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Marcel Bozonnet, acteur et metteur en scène. Il a joué entre autres sous la direction de Victor Garcia, Antoine Vitez et Klaus Michael Grüber, et a monté notamment Molière, Jan Fabre et Pasolini. Sociétaire de la Comédie-Française, il a ensuite dirigé le Conservatoire supérieur national d’art dramatique puis la Comédie-Française. Il a mis en scène et interprète en solo depuis 2002 La Princesse de Clèves de Madame de La Fayette. En 2006, il fonde sa compagnie Les Comédiens voyageurs pour laquelle il met en scène en 2008 Gavroche, rentrons dans la rue d’après Antonin Artaud et Victor Hugo et en 2010 Baïbars, le mamelouk qui devint sultan.
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Equipe artistique
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Renato Bianchi, costumier et chef du service de l’habillement de la Comédie-Française. Il a conçu les costumes de nombreux spectacles et notamment ceux de L’Acte inconnu de et mis en scène par Valère Novarina (Cour d’Honneur d’Avignon, 2007), Figaro divorce d’Ödön von Horváth, mis en scène par Jacques Lassalle et Les Joyeuses Commères de Windsor mises en scène par Andrés Lima (Salle Richelieu, 2008 et 2009), ainsi que ceux de Rentrons dans la rue et Baïbars mis en scène par Marcel Bozonnet (2008 et 2009). Joël Huthwohl, spécialiste de théâtre et directeur du département des Arts du spectacle de la Bibliothèque nationale de France. Il a écrit notamment sur la Comédie-Française, sur Jean-Louis Barrault et, pour France-Culture, le feuilleton Grande et petite histoire de la Comédie-Française (XXe siècle). Il a collaboré à Gavroche, rentrons dans la rue (mise en scène M. Bozonnet, 2008).
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Note de mise en scène
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Le projet compte 5 interprètes. - Foottit : clown acrobate de 25/ 30 ans. - Chocolat : comédien, danseur ,chanteur du même âge. - La compagne de Chocolat : normande, accordéoniste, 2 enfants. Même âge. Tous les trois vont vieillir sous nos yeux pendant le spectacle. - Une circassienne dont le numéro sera développé tout au long de la représentation. - Marcel Bozonnet, en homme à tout faire : éclairagiste ,vidéaste, présentateur et garçon de piste. - Des masques et marionnettes. Dans les théâtres, la piste de 6,50m déborde sur le parterre. En extérieur, un gradin de 350 places. La lumière jaune des becs de gaz, comme à l’époque impossible à moduler, diffuse. Douceur des couleurs de la série du cirque de Toulouse- Lautrec. Ballons d’hélium. Un monde de coulisses, de tables de maquillage, monde de la transformation, de la recherche, de l’invention, de la concurrence : il tenir sa place, soutenir l’attention des directeurs, surprendre encore le public. Sur l’écran, nous voyons les masques du clown se dessiner : visages tordus , couleurs vives. Essais de casquettes, de chapeaux. Apparition de personnages de la vraie vie : rouflaquettes, moustaches, haut de formes : accessoires des bourgeois et des bourgeoises ; apaches et gendarmes. Ces visages en gros plan se construisent en contrepoint sur l’écran. Reconstitution du principe du praxinoscope dont Foottit et Chocolat furent un des premiers sujets : le principe de l’image par image qui permet de créer l’enchantement du mouvement perpétuel ; premier dessin animé du monde : le jongleur, l’équilibriste, la danse sur corde, les chiens savants, le trapèze, le clown, peints à la main. Sous nos yeux s’invente le mouvement qui mène au cinématographe. Le 28 octobre 1892, trois ans avant l’invention du cinématographe, Emile Reynaud projette ses « pantomimes lumineuses » : l’inventeur est à la fois le scénariste et le projectionniste. Au piano, Gaston Paulin, à l’affiche jusqu’en1900 au musée Grévin. 900 000 spectateurs.
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Présentation de l'auteur
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Gérard Noiriel, historien et directeur d’études à l’EHESS, a notamment travaillé sur l’articulation de l’immigration, de la nation et des sentiments xénophobes. Parmi de nombreux livres : Les Fils maudits de la République (Fayard, 2005), À quoi sert « l’identité nationale » (Agone, 2007) et Histoire, théâtre et politique (Agone, 2009). Il fait partie du collectif Daja. Il a créé en 2009 une conférence-spectacle sur Chocolat.
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